L’appel à candidatures pour la subvention de journalisme d’Environmental Defenders est À PRÉSENT CLOS

Environmental Defenders vient de clôturer la phase de candidature de son initiative phare de subventions visant à soutenir le journalisme environnemental en Ouganda et en République démocratique du Congo (RDC). Ce programme novateur, dont la période de dépôt s’est officiellement achevée le 10 juin 2025, a suscité un vif intérêt : 55 candidatures de grande qualité ont été reçues de journalistes déterminés à mettre au jour et à rendre compte des enjeux environnementaux et des violations des droits humains dans leurs communautés.

La forte réponse à cet appel souligne le besoin, et l’enthousiasme grandissant, des journalistes locaux à s’attaquer aux défis environnementaux urgents et aux injustices qui touchent les régions de l’Albertine et du Bassin du Congo. Face à des menaces telles que la déforestation, la perte de biodiversité, l’exploitation minière illégale et les activités pétrolières, le rôle des journalistes pour relayer les préoccupations des communautés et exiger des comptes n’a jamais été aussi essentiel.

Cette initiative illustre l’engagement inébranlable d’Environmental Defenders à utiliser le journalisme comme levier de transparence environnementale, de défense des droits humains et d’amplification des voix marginalisées. L’organisation entame désormais la phase cruciale d’examen des candidatures afin de sélectionner 20 journalistes d’exception – 10 en Ouganda et 10 en RDC – qui recevront chacun une subvention de 500 USD pour mener des enquêtes approfondies.

Les journalistes retenus se concentreront sur des thèmes essentiels : impacts des projets pétroliers et gaziers, extraction illégale de ressources, accaparement des terres, dégradation des forêts et de la biodiversité, ainsi que menaces pesant sur les communautés autochtones et rurales. Leurs enquêtes mettront en lumière des problématiques souvent négligées, informant le débat public, orientant les politiques et renforçant la résilience et le plaidoyer communautaires.

Environmental Defenders s’est forgé une solide réputation comme défenseur clé de la justice environnementale dans la région de l’Albertine et le vaste Bassin du Congo. Ses efforts constants visent à protéger des écosystèmes menacés, soutenir les communautés autochtones et rurales, et soutenir les défenseurs des droits environnementaux confrontés à des menaces croissantes dues aux pressions industrielles et extractives. Face à ces pressions et à la réduction de l’espace civique, Environmental Defenders demeure résolu à promouvoir des politiques environnementales durables et à faire respecter les droits humains fondamentaux.

Au-delà du soutien financier, les lauréats bénéficieront d’un mentorat éditorial, d’une assistance logistique et de conseils en matière de sécurité physique et numérique, afin qu’ils puissent mener leur travail d’investigation en toute sécurité et efficacité.

Toutes les productions seront publiées ou diffusées au plus tard le 16 octobre 2025, maximisant ainsi leur portée et leur impact. Cette échéance garantit une contribution opportune aux débats environnementaux urgents et au plaidoyer politique.


Justice environnementale et journalisme

Les forêts disparaissent, les violations des droits fonciers sont monnaie courante, et les défenseurs de l’environnement et des droits humains sont réduits au silence. D’autres problèmes affectent les zones d’intervention d’Environmental Defenders : exploitation forestière illégale, accaparement des terres, contamination de l’eau, perte de biodiversité et abus liés aux projets pétroliers, miniers et agro-industriels.

Le journalisme peut jouer un rôle crucial pour révéler ces défis, mais il fait face à ses propres obstacles : la baisse des revenus publicitaires et des abonnements pousse les rédactions à privilégier des sujets sensationnalistes, faciles à produire et souvent urbains. Les journalistes manquent alors de ressources, de compétences et de protection pour enquêter en toute sécurité sur les enjeux de l’Albertine et du Bassin du Congo.

Dans ce contexte, Environmental Defenders finance des journalistes afin qu’ils puissent enquêter, produire et diffuser des reportages rigoureux qui alimenteront la quête de justice, la reddition de comptes et l’exigence publique d’une gestion avisée des ressources environnementales dans ces régions.


Valoriser les perspectives de l’Albertine

À l’échelle mondiale, la région de l’Albertine en Ouganda est reconnue pour son importance écologique, mais elle est souvent perçue comme un lieu lointain, presque romantique et intact, menacé par des forces mondiales avides d’exploitation pétrolière.

Or, nombre de débats passent sous silence les voix de celles et ceux qui vivent, cultivent et, dans une certaine mesure, préservent ces paysages aussi importants que complexes.

La découverte de réserves pétrolières commerciales sous le lac Albert et les infrastructures de production – notamment l’oléoduc EACOP et les projets Tilenga et Kingfisher – ont déjà commencé à dégrader le paysage, avec des conséquences néfastes pour les populations avoisinantes.

Les communautés, jadis dépendantes de la pêche, de l’agriculture et des forêts, sont aujourd’hui confrontées au déplacement, à la pollution et à l’insécurité foncière. L’expansion de l’agriculture commerciale et le développement de réserves privées compliquent encore l’utilisation des terres, créant de nouveaux rapports de force et marginalisant les propriétaires traditionnels.

Environmental Defenders travaille avec ces communautés pour cartographier les terres coutumières, appuyer le reboisement, suivre la biodiversité et offrir des espaces de participation citoyenne. Grâce à son réseau de radios communautaires, Terra FM, l’organisation diffuse des programmes sur les droits humains et l’environnement à des millions d’auditeurs, souvent en langues locales.

Malgré ces efforts, une grande partie de ce qui se passe dans les zones pétrolières d’Ouganda et dans la RDC riche en minerais échappe encore à la surveillance nationale et internationale. Cette initiative de subventions vise donc à valoriser les perspectives des districts de Nwoya, Nebbi, Zombo, Pakwach, Buliisa, Hoima, Kikuube, Kagadi, Masindi et Ntoroko, qui abritent des sites écologiques majeurs dans l’Albertine, notamment le site Ramsar du parc national de Murchison Falls.


RDC : des forêts assiégées

De l’autre côté de la frontière, à l’est de la RDC, la situation est tout aussi urgente. Le paysage Ituri-Epulu-Aru abrite l’une des forêts les plus intactes et riches du Bassin du Congo. On y trouve des éléphants de forêt, des okapis, des chimpanzés, ainsi que les peuples autochtones Mbuti et Efe, parmi les derniers véritables chasseurs-cueilleurs au monde.

Un cocktail mortel d’exploitation minière illégale, de bûcheronnage, de braconnage, d’accaparements de terres, de conflits armés et de négligence étatique menace aujourd’hui ces forêts. Les exploitations minières, souvent soutenues par des intérêts puissants, contaminent les sources d’eau, perturbent les moyens de subsistance traditionnels et accélèrent la déforestation. Les réseaux de braconnage, parfois liés à des groupes armés, déciment les espèces menacées et terrorisent les rangers. Les défenseurs autochtones de la terre subissent harcèlement, emprisonnement, voire assassinats.

Environmental Defenders œuvre de longue date dans l’est de la RDC pour soutenir les forêts communautaires, fournir une aide juridique, former rangers et parajuristes, et documenter les violations de droits. L’organisation collabore avec le ministère congolais de l’Environnement, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), des ONG, des institutions culturelles et d’autres acteurs locaux pour protéger ces écosystèmes fragiles et renforcer les voix marginalisées.

Le programme de subventions au journalisme en RDC est donc conçu pour soutenir les journalistes enquêtant sur ces mêmes questions. Les reportages porteront sur l’exploitation minière illégale, les crimes environnementaux, les violations des droits humains dans les aires protégées, les menaces pesant sur les communautés forestières ou l’exploitation des ressources naturelles par des réseaux criminels.